dimanche 30 août 2020

Qi Gong à Grand Champ (Morbihan) : vidéo de présentation

Bonjour à toutes et tous,

Je vous propose de découvrir une vidéo de présentation sur le Qi Gong, qui reprend les éléments développer sur les précédents articles sur ce même thème.

Bon visionnage (il faut cliquer sur le lien) :


Qu'est ce que le Qi Gong 

dimanche 16 août 2020

Le Qi, le Tao... et diverses autres notions...

Comprendre comment fonctionne le Qi… simplement ?

De façon caricaturale, deux écoles s’affrontent dans l’hémicycle : l’une qui défend une pensée magique, voir ésotérique, l’autre qui au contraire, cherche à tout prix une explication            rationnelle et surtout scientifique. Pour les uns, le Qi Gong peut se ranger dans la même boite que le magnétisme, la radiesthésie, le reiki, etc.

Pour les autres, il faut au contraire passer chaque exercice au crible des prises de sang, de l’imagerie médicale, des scanners, et peut être trouver du lien avec la médecine allopathique, l’électromagnétisme, la physique quantique, etc…

La notion de Qi devient alors soit obscure, soit incompréhensible, alors qu’en fait elle se compose simplement de beaucoup de sagesse populaire, d’observation de la nature et de pragmatisme empirique.

Faisons la lumière sur tout cela...

 Le Tao ou Dào

C’est la première notion essentielle dans la conception chinoise de l’univers et de la place de l’être humain dans cet univers. Pour faire simple, on peut dire que le Tao est un mot désignant… tout : l’univers, le ciel et la terre, et philosophiquement tous les liens possibles entre le ciel et la terre (les saisons, la vie, le temps, l’infiniment grand et l’infiniment petit, les équilibres de cet univers, ses déséquilibres, les processus correctifs en cas de déséquilibre, etc…)

« Couvrant le ciel et portant la terre, il englobe les quatre quadrants et refend les huit directions ; s’élevant sans connaître de limites, s’abîmant dans l’insondable, il enveloppe le ciel, il enserre la terre. Il est réserve et provende du Sans Forme. » Les Grands Traités du Huainan Zi

« Silencieux et vide, indépendant et inaltérable, il circule partout sans jamais se lasser. On peut le considérer comme la mère du monde entier. Ne connaissant pas son nom, je le dénomme Tao » Lao Tseu, Tao Te King, chapitre XXV

Le Yin et le Yang

Ce sont deux termes qui signifient littéralement l’ubac et l’adret (le côté de la montagne non exposé au soleil et le côté exposé à la lumière).

Liés ensemble sous la forme du symbole dit du Tai Ji (Grand Faîte), ils expriment la globalité du Tao et un dynamisme qui se manifeste au travers de quatre modalités distinctes : l’opposition, l’engendrement, l’alternance de la croissance et de la décroissance, le principe de transformation mutuelle. Ce dynamisme concerne alors tous les    aspects du Tao (le jour, la nuit, le chaud, le froid, les saisons, la lune, le soleil, la croissance, la décroissance, etc.)

Le Qi  

Il s’agit du principe vital, ou du principe de vitalité. Il y a dans le mot Qi une indication de mouvement, d’énergie...

« Le Qi s’arrête là où commence la forme, sauf si celle-ci est animée d’un mouvement » ; « Le Qi, c’est tout ce qui est en mouvement et qui ne se voit pas ».

Un corps déserté par le Qi est un corps mort. Un corps animé de Qi est un corps vivant. La sagesse populaire préconise donc en toute logique qu’il vaut donc mieux entretenir son Qi…

Entre plénitude et vide, chaleur et froid, sécheresse et humidité, catabolisme et anabolisme, appétit et inappétence, constipation et diarrhée, hyperactivité et hypoactivité, les divers dynamismes du Yin et du Yang alternent au cours de notre existence, affectant ou renforçant notre principe vital, notre Qi.

 San Bao 三宝 les trois trésors

La conception taoïste de l’Être Humain (Ren) précise qu’issu de la Voie Universelle (Tao) et situé entre Ciel (Tian) et Terre (Di), l’individu (Jen) se compose d’un Principe Spirituel (Shen), d’un Principe Originel (Jing), d’un Principe Vital (Qi), animant une forme corporelle (Xing).

Xing, la forme corporelle, renvoie à tout ce qui compose le corps : les muscles, les tendons, les os, les vaisseaux sanguins, le sang, les organes et les entrailles, etc.

Jing, l’essence vitale : c’est le terme trouvé par les anciens chinois pour décrire l’essence de vitale, la trame de vie. Etymologiquement, c’est la graine de premier choix. On pourrait réduire la notion de Jing à l’ADN, mais ce serait effectivement réducteur…Le Jing c’est aussi tout ce que l’on acquiert par les transformations métaboliques. Il y a donc un Jing en nous qu’on ne peut ni réduire ni augmenter, mais que l’on peut préserver, voir améliorer en modifiant nos habitudes de vie, nos comportements, etc.

Qi, le principe vital, désigne plusieurs choses : 1. un ensemble de fonctions (l’impulsion, le          réchauffement, la protection, le contrôle et la transformation), 2. des mouvements (montée, descente,  extériorisation et intériorisation), 3. des catégories (l’énergie originelle, l’énergie fondamentale,  l’énergie nourricière, l’énergie défensive, l’énergie saine, l’énergie viciée,  l’énergie des organes et l’énergies des méridiens).

Le Qi est mouvement et circulation.

Les praticiens taoïstes et les praticiens en médecine traditionnelle ont identifié une circulation  spécifique de cette énergie dans le corps par le biais de « chemins » nommés méridiens. Ces « énergio-routes » lient entre eux les organes, les viscères, les muscles et tendons qu’elles traversent, le sang et les liquides et aussi les fonctions psychiques et émotionnelles…

Les déséquilibres et dysfonctionnements des organes et des viscères, du sang et des liquides, des émotions... vont donc créer des déséquilibres et des dysfonctionnements dans la circulation du Qi. Entretenir sa vitalité et la restaurer en cas de dysfonctionnement, reviendra alors soit à résoudre les déséquilibres et dysfonctionnements des organes et des viscères par exemple pour améliorer le Qi, soit à résoudre les déséquilibres et dysfonctionnements du Qi pour améliorer l’état des organes et des viscères.

 Dans l’un des plus anciens traités de médecine traditionnelle chinoise, le Huangdi Nei Jing 黄帝内经 (Traité de la médecine interne de l’Empereur Jaune), l’empereur Huangdi discute avec son médecin, du nom de Kiba, et lui dit ceci :

L’empereur : « vous m’avez enseigné l’acupuncture, mais j’ai vu qu’il existait d’autres méthodes »

Kiba : « il en existe cinq en tout : la nutrition et la conduite de l’énergie, les massages, les moxas, les préparations pharmaceutiques et l’acupuncture. »

La nutrition et la conduite de l’énergie (Qi Gong) se placent en tête de la hiérarchie des moyens utilisés en médecine chinoise traditionnelle, et forment une seule méthode.

La nutrition inclut les aliments physiques et subtils. 

Font ainsi partie de la nutrition ce qui va nourrir nos sens : la musique, le chant, la peinture, la calligraphie, la contemplation de la nature, etc. Prendre le temps d’observer un nuage ou de contempler un arbre sera tout aussi important que de déguster un bon plat. Prendre le temps d’inspirer et d’expirer, donc de respirer, fait complètement partie de cette nutrition subtile chère aux  praticiens du Tao.

Le Shen

On traduit Shen par Esprit, mais il faudrait plutôt dire Esprits (au pluriel). Le Shen c’est l’ensemble des fonctions psychiques et spirituelles de l’être humain. Dans la conception taoïste du corps humain, lorsque le Qi pénètre les organes (cœur, foie, reins, poumons, rate) il se particularise et prend ainsi une fonction psychique particulière.

Travailler son Qi permet donc aussi de travailler ces « fonctions psychiques » telles que l’intelligence en tant que capacité à avoir une personnalité cohérente (shen) , la capacité à avoir des projets (hun) , à affirmer son instinct de survie (po), à comprendre bien et énoncer clairement (yi) , à avoir de la volonté, de la détermination (zhi).

Les récentes découvertes faites dans le cadre des neurosciences viennent confirmer aujourd’hui cette intuition empirique que les anciens chinois firent jadis entre le travail d’intériorisation et de respiration, et le développement et l’amélioration des facultés psychiques.

 Tai Yi : la grande unité… Quand une partie bouge, tout bouge !

Le travail spécifique que propose le Qi Gong influence donc la forme corporelle (Xing) et la respiration et la vitalité (Qi).

Comme en ostéopathie, le Qi Gong conçoit l’être humain comme une grande unité (Tai Yi).

Le Qi des organes et des viscères est un Qi interdépendant.

Des lois, en médecine chinoise traditionnelle, établissent ainsi des interactions entre les      poumons, le cœur, le foie, la rate et les reins.

L’une de ces lois médicales les plus connues et qui décrit le mieux cette Grande Unité psychophysiologique de l’être humain est la Loi dite des Cinq Mouvements (Wu Xing), ou Cinq Eléments.

Les organes et les entrailles qui y sont associées sont classés de la façon suivante : EAU (reins + vessie) / BOIS (foie + vésicule biliaire)  / FEU (cœur et préricarde + intestin grêle) / TERRE (rate + estomac) / METAL (poumons + gros intestin).

Chaque élément pourra avoir soit 1. un rôle nourricier par rapport à un autre, 2. un rôle de contrôle et d’apaisement par rapport à un autre, 3. suivre globalement un cycle vertueux dit d’engendrement, ou 4. suivre des cycles pathogènes de  déséquilibre dits cycles destructeurs ou de révolte ou cycle barbare.

Les routes énergétiques nommées méridiens (Jing Luo) sont reliés à un ou plusieurs organes.

Ils sont aussi reliés entre eux 1. en surface avec les membres supérieurs et inférieurs, la tête et le tronc et 2. en profondeur avec les organes et les entrailles.

On distinguera ainsi 12 méridiens dits principaux (cœur / péricarde / intestin grêle / foie / vésicule biliaire / poumons / gros intestins / rate / estomac /  reins / vessie / triple réchauffeur) et 8 méridiens dits « extraordinaires » car ils ne sont pas     rattachés spécifiquement à des organes (vaisseau gouverneur et vaisseau conception, vaisseau vital, vaisseau de ceinture, etc.)

Ces méridiens se trouvent des points précis. Ces points vont avoir des fonctions à leur tour de contrôle, de stimulation, d’apaisement, afin d’agir sur les fonctions du Qi dans les méridiens pour travailler soit sur le méridien lui-même, soit sur l’organe qui lui correspond, soit sur des fonctions plus spécifiques...

Puisque les méridiens relient entre eux les organes et les entrailles, la  profondeur et la superficie, les fonctions du Qi (mobilité, réchauffement, montée,    descente, etc.) et le sang, les tendons et les muscles, la moelle et les os, l’intention et les émotions… nous nous retrouvons bien dans un système concevant l’être humain comme une globalité.

En nourrissant son souffle (Qi), en étirant les muscles et en entretenant la souplesse des articulations, en étirant les méridiens et en favorisant la circulation et le mouvement dans ces méridiens et dans son corps, en  intériorisant sa pensée et en concentrant son esprit, le pratiquant de Qi Gong peut donc chercher à agir tant sur la superficie (muscles, tendons, articulations…) que sur la profondeur (organes et entrailles), tant sur le « vulgaire » que sur le subtil.

 « Le rôle des vaisseaux et des veines est de permettre la circulation normale du sang et de l’énergie vitale de telle sorte que les principes vitaux issus de la nourriture et de la respiration puissent nourrir les organes et les viscères, renforcent les muscles, les tendons et les os, lubrifient les articulations. Si les articulations sont bloqués, si les os, les tendons et les muscles sont faibles, si les organes et les viscères sont inconvenablement nourris, si les principes vitaux issus de la nourriture et de la respiration sont déficients, la circulation du sang et de l’énergie vitale sera perturbée, les veines et les vaisseaux ne rempliront plus leur rôle, l’homme sera alors affaibli et le désordre s’installera laissant la porte ouverte à toutes sortes de maladies ».

Extrait du Huangdi Nei Jing (黄帝内经) ou Classique interne de l'empereur Jaune (traité de médecine traditionnelle rédigé entre 500 et 200 av. J.C)

  

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